Bye bye Blondie - Virginie Despentes

Je vais être honnête, je n'ai pas été tentée jusqu´à maintenant de lire du Virginie Despentes, ses ouvrages ayant souvent été sujets à polémique. Et là j'ai enfin eu envie de dépasser mes a priori. Je n'ai pas trouvé l'ouvrage "Baise moi" qui a largement contribué à faire parler d'elle, je n'ai déniché chez le petit libraire de mon lieu de vacances que "Bye bye Blondie", un ouvrage de 2004 inspiré de son histoire personnelle.

C'est l'histoire de Gloria, une femme que la vie n'a pas épargnée. Punkette dans sa jeunesse, elle est enfermée par ses parents dans un hôpital psychiatrique. C'est là qu´elle rencontre Eric, son grand amour. Mais la vie les sépare, et ils ne se retrouveront que quelques années plutard. Gloria est rmiste alcoolique, Éric est animateur télé connu. Grâce à lui, elle publiera leur histoire sous forme de film.

Le style brut, sans artifice, et le "parlé cru, junkie" m'a rebuté au début, Despentes ne fait pas dans la dentelle c'est bien connu. Et puis petit à petit, j'ai été sensible au personnage de Blondie, aux forces et faiblesses qu'il dégage, aux failles béantes qui l'habitent. Cette fille m'a entraînée insidieusement dans son univers mouvementé, des couloirs sordides de l'hôpital psychiatrique aux trottoirs et squats en tous genres. Difficile d'imaginer une issue heureuse pour une fille en marge de la société, en rébellion constante, torturée par ses démons et pourtant on y croit fort, plus que Blondie peut-être, lorsqu'elle touche du doigt l'amour sincère et fort d'Eric. Mais l'amour peut-il être à ce point salvateur... l'auteur pose la question.

Je me suis laissée prendre au jeu, car j'ai été touchée par cette fille névrosée, autodestructrice mais 100% vraie, qui ne cherche pas à cacher ses émotions pour plaire à une société bien pensante mais qui n'est pas armée pour se sortir de cette vie "misérable". J'ai apprécié que l'auteur nous laisse la liberté d´écrire la fin de l'histoire. Je suis ressortie groggry de ce roman, ce qui n'est pas déplaisant. Je m'attaquerai peut-être à un autre des romans de Virginie Despentes un de ces jours...

Une adaptation cinématographique a été réalisée en 2012 mais le scénario a été modifié présentant une relation homosexuelle entre Béatrice Dalle et Emmanuelle Béart et non hétérosexuelle comme celle d'Eric et Gloria décrite dans le roman.

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L'AUTEUR

Virginie Despentes, née le 13 juin 1963 à Nancy est une écrivaine et réalisatrice française. Elle est également, à l'occasion, traductrice et parolière.

À quinze ans, Virginie Despentes est internée en . A dix sept ans, en faisant du stop, au retour d'un voyage à Londres, elle est victime d'un viol, commenté dans son ouvrage King Kong Théorie. Au même âge, après avoir passé son BAC en candidate libre, elle quitte Nancy où vivent ses parents, postiers syndicalistes, et s'installe à Lyon. Elle multiplie alors les petits boulots. Femme de ménage, prostituée via le Minitel, dans des « salons de massage » et des peeps shows, vendeuse chez un disquaire, puis pigiste pour journaux rocks et critique de films pornographiques, elle est vendeuse au rayon librairie du Virgin Megastore à Paris lorsque sort son premier roman, Baise-moi,  en 1993 refusé par de nombreuses maisons d'édition. Elle choisit alors son nom deplume en référence aux Pentes de la Croix Rousse - un quartier de Lyon dans lequel elle a vécu.

Écrits dans un style qui allie oralité brutale et réalités crues, les ouvrages de Virginie Despentes ont fait d'elle le symbole d'une certaine littérature «trash». Ses principaux romans sont : Baise-moi (93), les Chiennes savantes (96), les Jolies choses (98), Teen spirit et Trois étoiles (2002), Apocalypse bébé (2010).

Chronique sociétale, exploration du milieu de la prostitution et de la pornographie, mise à nu de l'envers du décor de la célébrité, ou récit de trajectoires existentielles abîmées, l'œuvre de Despentes témoigne d'un monde à différentes vitesses où les inégalités sociales s'ajoutent aux discriminations.

Elle publie également des recueils et compose de la musique pour le cinéma (pour ses propres réalisations et pour celles de d'autres films ou groupes musicaux).